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  • Photo du rédacteurJimmy Allain

Suivre les déplacements des oiseaux marins avec des mini-GPS

Dernière mise à jour : 14 juil. 2022

Le programme sur lequel je travaill s’intéresse, entre autres, à la démographie des prédateurs marins et le programme SENSEI (Sentinels of the Sea Ice) vise à comprendre les réponses comportementales et démographiques des oiseaux marins et des phoques face aux changements de glace de mer. Le projet vise également à comprendre comment les oiseaux sont impactés par les polluants. C’est dans le cadre de ces deux programmes scientifiques que nous étudions ici en Terre Adélie l’écologie de deux oiseaux marins.


Les modèles climatiques montrent que la banquise Arctique a considérablement diminuée (3.8% par an depuis 30 ans) tandis que la glace en Antarctique à tendance à augmenter en hiver avec de fortes variabilités régionales.

Donc l’écosystème se modifie, change rapidement et comme d’habitude en biologie on se pose la fameuse question : Comment les espèces vont elles réagir à ces modifications de l’environnement ?


Seulement pour prédire, il faut déjà comprendre comment ces espèces utilisent leur environnement. C’est là que je participe avec le labo. Pour ce projet on s’intéresse à deux (magnifiques) oiseaux marins qui nichent ici en Terre Adélie : le Pétrel des neiges et le Damier du Cap.

Couple de Damier du Cap (et son joli chant).

Pétrel des neiges.


Le premier outil qu’on utilise est le baguage. C’est une technique super simple mais très efficace qui nous permet de fournir une carte d’identité à chaque oiseau et pour toute sa vie. Les oiseaux marins étant particulièrement longévif, cela nous permet d’avoir des données pour de nombreuses années. Par exemple cette année on a contrôlé un oiseau qui a été bagué poussin en 1974 ! 48 ans à survoler les glaces de l’Antarctique, c’est dingue.

Chaque année on bague donc les poussins qui reviendront un jour se reproduire ici et chaque année depuis près de 50 ans on contrôle les nids et les bagues des oiseaux dans nos colonies afin de connaître toute leur « histoire de vie » (partenaire avec lequel l’oiseau se reproduit, succès de reproduction, qualité des jeunes, identité des jeunes…).


Poussin de Pétrel des neiges (manipulé pour la biométrie).


Cette année l’équipe du labo a déployé un deuxième outil, des mini-GPS, afin de déterminer si les oiseaux utilisent préférentiellement certains types de banquise pour rechercher leur nourriture et si l’utilisation de la banquise varie selon les années, le sexe et l’âge.

Les GPS miniaturisés, 2 à 3 grammes, sont équipé sur les oiseaux au moment où ils couvent leur œuf et vont nous permettent de comprendre comment ils utilisent l’espace et où ils vont se nourrir.


GPS miniaturisé (2 grammes).


Le GPS est fixé sur les rectrices (plumes de la queue) de l'oiseau.

Chez les Pétrels un partenaire s’occupe de couver l’œuf pendant que l’autre part plusieurs jours en mer se nourrir, puis revient et ils échangent. Pour déployer les GPS on procède donc ainsi : lorsque l’oiseau A est sur l’œuf on l’équipe du GPS. L’oiseau B revient au nid et prend la place de A qui part en mer. Quelques jours plus tard A revient au nid pour couver à son tour et on récupère le précieux GPS qui aura enregistré le trajet de l’oiseau A.

Chaque oiseau est équipé une seule fois et le GPS miniaturisé ne cause pas d’effet sur la survie et le succès de reproduction de l’oiseau.



Ségrégation entre un trajet en mer de Damier et de Pétrel


Données GPS de différents oiseaux représentant les trajets en mer.


Les données enregistrées par les GPS permettent aux équipes d'identifier les zones d’alimentation des deux espèces et lier les zones d’alimentation avec des données sur la pollution.

Damier du Cap en vol le long des falaises de glace du glacier.





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